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Comment verdir les zones d'activités ?
Illustration pour l’Ecoparc Bel Air de Dinan. (Crédit photo: Dinan Agglomération)
C’est la dernière zone d’activités disponible aux portes de Dinan (Côtes d’Armor). Prévu sur 39 hectares, le futur écoparc de Bel-Air est conçu pour incarner les transitions du territoire. Explications.
Des travaux d’envergure viennent de débuter sur les communes de Quévert et d’Aucaleuc. C’est là, à l’Ouest de Dinan, que se construit le futur écoparc de Bel-Air. Anachronique, à l’heure de la préservation foncière et de l’objectif ZAN (zéro artificialisation nette à l’horizon 2050) ? Au contraire, pour Thierry Orveillon, vice-président de Dinan Agglomération en charge de la stratégie économique, de la relance et du numérique. « Il s’agit d’une démarche exemplaire, qui vise à mieux utiliser le foncier. Bel-air incarne une zone d’activités nouvelle génération, avec des engagements forts sur l’aménagement, sur l’équilibre entre l’économie et l’écologie », explique l’élu, ancien banquier.
Cahier des charges précis
Concrètement, le site s’étendra à terme sur 49 hectares, qui avaient été identifiés depuis plusieurs années comme étant la dernière réserve foncière disponible du territoire pour l’accueil d’activités économiques. Mais pas à n’importe quelles conditions. Un cahier des charges très précis va s’imposer aux entreprises candidates à l’installation sur les 26 hectares cessibles. Elles devront s’engager concrètement dans la voie des transitions écologiques et environnementales, en acceptant de financer des aménagements plus contraignants que la règlementation actuellement en vigueur.
« À terme, la zone sera productrice nette d’énergie »
Des exemples ? Par dérogation, les toitures des futurs bâtiments devront accueillir « dès le premier mètre carré » des installations photovoltaïques, alors que pour l’instant, cette disposition n’est applicable que pour des grandes superficies. « À terme, la zone sera productrice nette d’énergie », assure Thierry Orveillon. De même, les bassins de rétention d’eau seront partagés et la filtration se fera « à la parcelle », dans un souci d’économie et d’efficacité. La conception paysagère sera particulièrement travaillée, avec des cheminements doux, une intégration de la nature existante dans la zone.
Clientèle endogène
Qui seront les premiers occupants du futur écoparc? La commercialisation des lots vient de débuter, et vise avant tout une clientèle « endogène à 80%», assurent les élus. Comprendre: des entreprises déjà présentes sur le territoire et qui se trouvent à l’étroit dans leurs bâtiments actuels.
La zone devrait, à terme, accueillir une grande diversité d’activités, de l’artisan à la grosse PME, voire de l’industrie, puisque Bel-Air vient d’être labellisé « site industriel clé en mains » par le gouvernement. Dinan Agglomération consacre d’ores et déjà 1 million d’euros à l’aménagement d’une première tranche de 12 hectares en 2022 et des aides sont prévues pour les entreprises qui réaliseront les études préalables, notamment en matière d’énergie.
Mobilité décarbonée
Dans une logique de décarbonations des mobilités, Bel-Air abritera également dans quelques mois une station GNV (gaz naturel pour véhicules) et une station de recharge rapide pour véhicules électriques. Lors de la deuxième édition de la Matinale de l’économie, qui s’est tenue le 5 novembre dernier en présence d’une centaine de participants, plusieurs entreprises ont témoigné de leur intérêt pour ce programme exigeant, qui peut demain, renforcer leur attractivité dans un territoire dynamique marqué par des tensions persistantes sur le marché de l’emploi, avec un taux de chômage inférieur à la moyenne régionale. L’aménagement complet de Bel-Air devrait s’échelonner sur une quinzaine d’années.