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Une oasis pour accueillir les enfants en situation de handicap
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-à la rentrée, 23% des enfants en situation de handicap n’ont aucune heure d’enseignement, selon l’Unapei
-pas d’école, pas de place en institut spécialisé, les parents sont démunis
-Hugues et sa femme créent l’oasis des talents, un lieu d’accueil pour ces enfants près de Nantes
Le 4 septembre, des millions d’enfants vont prendre le chemin de l’école, mais pas tous. L’UNAPEI dénonce, en cette rentrée, le nombre encore élevé d’enfants en situation de handicap qui n’auront pas d’heures d’enseignement. Ils sont 23% malgré la hausse de la prise en charge. 430.000 seront scolarisés, 34% de plus qu’en 2017. Face à cette situation, un tiers-lieu vient d’ouvrir près de Sautron. « L’Oasis des talents » accueille des enfants à la demie-journée et propose des ateliers animés par des professionnels.
Une rentrée sans école pour Malo
A chaque rentrée, Hugues et Tiphaine, parents d’un enfant en situation de handicap, se demandent si leur fils pourra être scolarisé, ou intégrer un IME (institut médico-éducatif). Cette année, Malo, 8 ans, atteint de leucodystrophie, maladie génétique rare qui atteint les connexions cérébrales, passera sa rentrée à la maison. Après 5 ans en maternelle, le petit garçon devrait intégrer un IME mais « en Loire-Atlantique, les listes d’attente sont longues. Il faut en moyenne attendre entre 3 et 4 ans », précise Hugues de Saint-Vincent. Sa femme, professeur d’anglais, a donc décidé d’arrêter de travailler, comme 50% des mamans d’enfants en situation de handicap. La scolarisation ou l’intégration dans un institut, c’est un moyen pour stimuler, créer du lien social. Rester à la maison, c’est prendre le risque de perdre ces acquis. « Malo a des petits frères, il est en éveil chez nous mais beaucoup de familles sont mono-parentales, sans fratrie. Leur fils, leur fille, se retrouvent seuls et le parent n’a pas de répit. C’est pour cela que nous avons décidé de créer ce tiers-lieu », affirme le co-fondateur de l’association. « L’Oasis des talents » voit donc le jour. La famille déménage dans ce hameau, près de Sautron, à une vingtaine de kilomètres de Nantes.
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« L’Oasis des talents, c’est un lieu d’accueil d’enfants en situation de handicap et une salle pour des séminaires d’entreprise ».
Hugues de Saint-Vincent, cofondateur
Lieu de détente et espace de rencontre
Plusieurs familles sont déjà inscrites pour la rentrée et 3 professionnels, indépendants, interviennent à la demie-journée pour proposer art thérapie, sophrologie et enseignement spécialisé, avec un maximum de 7 enfants accueillis et pris en charge. « Ce n’est que le début. Plus nous aurons de financement, plus nous pourrons proposer des ateliers », explique Hugues. Afin de consolider leur modèle économique et obtenir leur prêt, les fondateurs de l’association proposent une double activité, accueil des jeunes en situation de handicap et location d’une salle de séminaire. « Une cinquantaine d’entreprises locales ont écrit des lettres d’intention de location de notre salle, c’est ce qui a permis de convaincre les banques de nous suivre. Une location de 500 euros correspond à 10 heures d’ateliers pour les enfants. Ce soutien peut être vu comme répondant aux valeurs de RSE d’une entreprise « , veut convaincre le papa-entrepreneur de Malo.
Le modèle économique dépend en grande partie de la location, des dons, des subventions. Les familles doivent adhérer à l’association moyennant une contribution de 20 euros par personne et par an. « Clairement, nous ne voulons pas que ce soit les familles qui contribuent le plus. Nous venons d’ouvrir, on va étape par étape. Le calendrier des ateliers va jusqu’aux prochaines vacances de la Toussaint ». Ce tiers-lieu à 25 minutes du centre de Nantes se veut être, comme son nom l’indique, une « Oasis des talents », un endroit ressourçant, de détente pour les familles et les locataires de la salle de séminaire. Un lieu, aussi, pour cultiver les talents de ces jeunes en situation de handicap mental. Le rêve porté par Hugues, Tiphaine et leurs 3 enfants devient réalité.
Céline MONSALLIER