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Quand la tech aide à (mieux) apprendre

Webinaire de validation de compétences numériques, à Audencia, en juin 2021 (Crédit Photo: EdTech Grand Ouest)

L’association Ed Tech Grand Ouest agit pour développer les solutions numériques à portée éducative. Elle vient de nommer un nouveau président, le rennais Benoit Jeannin, fondateur de Script & Go et Learn & Go. Son application Kaligo vient d’être récompensée au niveau international.

Les EdTech, vous connaissez ? Cet acronyme anglosaxon regroupe toutes les solutions numériques au service de l’éducation et de la transmission des savoirs. En Bretagne, il existe plusieurs pépites dans ce secteur en croissance, à l’image de Script & Go et Learn & Go, deux entreprises rennaises fondées il y a une dizaine d’années par un ingénieur discret et convaincu, Benoit Jeannin. Ce dernier ne cachait pas son émotion, le 23 mars dernier, lors de la remise des BETT Awards à Londres par la British Educational and Training Technology, la reconnaissance internationale du secteur.

En décrochant la première place dans la catégorie « enseignement primaire », avec Kaligo, son application d’apprentissage d’écriture sur tablette et des fondamentaux du cycle 1 au cycle 3, Learn & Go fait son entrée dans la cour des grands de la EdTech européenne. « Ce trophée est la reconnaissance de l’apport de Kaligo dans l’apprentissage avec le digital au niveau international. Il vient couronner 7 années de développement. C’est une fierté d’être certainement la 1ère Edtech française à recevoir ce « césar » dans cette catégorie ! », commente Benoît Jeannin.

École inclusive

Au cœur de l’application Kaligo, on trouve un cocktail d’intelligence artificielle et de neurosciences, qui offre une « solution d’apprentissage du geste graphique » et se développe dans l’intégration d’exercices de français et de mathématiques, clés en main. L’application permet également aux enseignants de créer leurs propres exercices, de personnaliser les consignes, le lignage et les notions sur lesquels ils souhaitent entraîner leurs élèves dans une optique d’école inclusive.

Pas étonnant que Benoit Jeannin, qui trace son sillon avec constance et détermination dans ce secteur exigeant, vienne d’être porté il y a un mois à la présidence de l’association EdTech Grand Ouest, à l’unanimité. « Nous voulons nous concentrer sur le développement des outils EdTech avec des pratiques et des usages nouveaux. Nous partons des outils pour les travailler avec des acteurs de la formation et de l’enseignement », explique Claire de Wailly, déléguée générale d’EdTech Grand Ouest. Un exemple parmi d’autres : la start-up Grimp créée par Paul Foutrel à Vannes, qui propose un outil CRM de recherche de stages permettant aux écoles de faciliter les recherches des étudiants grâce à une utilisation pertinente de la donnée. Edtech Grand Ouest promeut l’usage de Grimp auprès de l’écosystème éducatif régional, via des mises en relations avec des écoles comme Audencia, par exemple.

Territoire apprenant

« La formation est un levier de transformation puissant », souligne Claire de Wailly, qui milite en faveur du concept de « territoire apprenant ». L’association entend développer de nouvelles pratiques pédagogiques, les modéliser et les développer, établir des ponts entre les professionnels et les usagers, animer des groupes de travail…

Nouveau président d’EdTech Grand Ouest, Benoit Jeannin est en train de construire sa feuille de route autour de quelques convictions fortes. « Pour moi, le principal bénéfice client de l’edtech, c’est la technologie apportée à l’éducation, pour mieux apprendre et transmettre les savoirs », résume cet entrepreneur pragmatique. « On connait les statistiques : 20% de l’effectif d’une classe mobilise 80 % de l’attention de l’enseignant ! L’EdTech peut aider à lutter contre la désespérance des maitres d’école. Il s’agit de faciliter l’intégration dès le plus jeune âge, en aidant les enseignants à accueillir la diversité dans les classes. Nous sommes des artisans du numérique pour aider l’éducation à progresser », poursuit-il.

Développer de nouvelles approches

Premier chantier visé : l’éducation du premier degré, les apprentissages fondamentaux de la lecture, de l’écriture, du calcul. « Il s’agit de rassembler tous les acteurs, les académiques, les collectivités, les tiers lieux, comme les bibliothèques numériques. On a des idées pour aller plus loin, pour partager les bonnes pratiques », explique Benoit Jeannin. Deuxième chantier, très large également : l’enseignement supérieur. La richesse et la diversité des formations dans l’Ouest doivent permettre de développer de nouvelles approches mêlant numérique et pédagogie, et pas seulement dans les grandes écoles de commerce, mais aussi dans les formations de techniciens, par exemple.

« Notre 3e chantier prioritaire, ce sont les entreprises et la formation professionnelle… Elles doivent faire face à l’inclusion, à l’illettrisme, à l’accueil de personnes réfugiées et l’intégration de personnes allophones…Les entreprises manquent cruellement de ressources sur ces questions essentielles », souligne Benoit Jeannin, convaincu que ce sont là des pistes de partage de compétences et d’amélioration de la performance.

Territoires numériques éducatifs

Les prochains mois s’annoncent donc intenses du côté d’EdTech Grand Ouest. Son nouveau président souhaite engager rapidement des discussions avec les filières en tension pour identifier leurs besoins spécifiques, tout en travaillant davantage avec la recherche publique et l’université. Convaincu de la nécessité de décloisonner les approches, Benoit Jeannin et ses équipes militent également en faveur des TNE, les nouveaux territoires numériques éducatifs. Il en existe actuellement 12 en France, dont un seul en Bretagne (le département du Finistère).

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