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SemBreizh veut investir dans le tourisme social et solidaire

Guillaume Dieuset, directeur général de SemBreizh, aux côtés de Laurence Fortin, présidente, et Jean-François Marie, président de Redon Agglomération (© Thomas Crabot)

 

  • La SEM régionale augmente son capital pour monter en puissancE

 

  • Elle va créer une nouvelle filiale BreizhTourisme début 2024

 

  • Elle va lancer au printemps un Club des territoires pour partager les expériences bretonnes

 

Société d’économie mixte, la SemBreizh est un outil financier régional méconnu du grand public mais dont les actions se lisent dans les projets des collectivités territoriales et des entreprises bretonnes. Sa récente augmentation de capital vise à renforcer l’effet de levier de ses interventions. Prochain sujet : le tourisme. Explications.

Fonds propres musclés

À première vue, l’information est plutôt réservée aux pages économiques et financières des magazines spécialisés. Pourtant, l’annonce de la récente augmentation de capital de la société d’économie mixte régionale SemBreizh, à hauteur de près de 4 millions d’euros dépasse largement ce cadre si on l’observe sous l’angle de l’impact attendu.

Derrière le montage financier qui porte le capital de 11,3 à 15,1 millions d’euros, se dessine une capacité d’investissements accrue grâce à des fonds propres musclés. Désormais, 58 actionnaires contrôlent SemBreizh, 45 publics et 13 privés. L’opération a été permise grâce à son ouverture à une trentaine de collectivités bretonnes qui rejoignent ainsi la Région, actionnaire historique à plus de 70%. À noter aussi le renforcement de la part de la Banque des Territoires, des banques privées Crédit Mutuel Arkéa et BPGO, et de l’arrivée du Crédit Agricole.

Bientôt 4 filiales d’investissement

« Nous agissons à deux niveaux : en proposant de l’accompagnement d’ingénierie de projets aux collectivités et aux entreprises bretonnes. Mais nous sommes aussi investisseurs, via nos filiales BrezhImmo (immobilier d’entreprise), BreizhEnergie (énergies renouvelables) et BreizhCité (logement et habitat) », détaille Guillaume Dieuset, directeur général de SemBreizh.

Une palette qui va s’étoffer début 2024, avec la création d’un nouvel outil : BreizhTourisme. Comme son nom l’indique, cette filiale agira dans un secteur économique stratégique pour la Bretagne. Mais pas n’importe comment. « Nous souhaitons investir dans des actifs liés au tourisme social et solidaire », explique Laurence Fortin, vice-présidente de la Région Bretagne et présidente de SemBreizh. Les chiffres sont déjà connus: Breizhtourisme prévoit un montant total de participations de 5,4 millions d’euros, ce qui, effet levier aidant, permettra le portage de 25 millions d’investissements.

« Il s’agira de soutenir des projets touristiques viables économiquement, avec des hébergements de toute nature (…). Mais le projet devra favoriser l’emploi local, l’inclusion ».

Guillaume Dieuset, directeur général de SemBreizh

Sur quels types d’opérations ? « Il s’agira de soutenir des projets touristiques viables économiquement, avec des hébergements de toute nature, du camping à l’hôtellerie classique, en passant par les centres de vacances, les auberges de jeunesse… Mais le projet devra favoriser l’emploi local, l’inclusion », précise Guillaume Dieuset. À l’étude, par exemple, l’accompagnement d’un site d’accueil pour personnes handicapées, le gite de Kéroliard à Grand-Champ (56). Mais aussi d’un hôtel à Étrelles (35) qui souhaite développer une offre de séminaires pour entreprises dans une logique de circuit court et de développement durable.

Encourager le partage d’expériences

Héritière de la Semaeb fondée en 1957, SemBreizh continue ainsi, depuis sa refonte en 2017, d’incarner une certaine idée de la coopération public/privé « à la bretonne ». Et pour aller encore plus loin et animer son collectif d’une soixantaine d’actionnaires, ses responsables envisagent de créer un « Club des territoires » au printemps 2024. À la clé : encourager le partage d’expériences entre des acteurs publics et privés confrontés aux mêmes défis sur leurs territoires, mais qui se connaissent peu ou mal. Avec l’ambition de fédérer les bonnes pratiques.

Xavier DEBONTRIDE

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