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La photoluminescence, une nouvelle vision de la sobriété ?

C’est en regardant les étoiles accrochées au plafond des enfants qui s’éclairent la nuit qu’est venue l’idée aux 2 fondateurs d’Eldom de proposer des solutions photoluminescentes. Le principe ? Des minéraux naturels entièrement autonomes, utilisant le phénomène de la photoluminescence.

La photoluminescence est le principe de restitution de la lumière dans l’obscurité. La production à base de minéraux naturels utilisés par l’entreprise Eldom basée à Saint-Etienne-du-Gué-de-l’Isle dans les Côtes d’Armor est en plein développement. Cette solution est vue comme une alternative à de l’éclairage électrique par des collectivités, entreprises et particuliers.

20 minutes de charge pour 10 à 12 heures d’éclairage

« Même avec un temps bien breton, cela suffit amplement pour recharger » glisse, dans un sourire, Elouan Le Gouge, co-fondateur avec Dominique Gicquel, d’Eldom, société de photoluminescence. La commercialisation a débuté en 2016. L’idée est née d’un besoin d’éclairage de nuit sans vouloir investir dans des infrastructures électriques et l’existence des étoiles phosphorescentes accrochées au plafond des chambres d’enfant. « La phosphorescence émet de la lumière à faible intensité. Nous avons crée un processus de fabrication qui permet de créer une forte restitution de lumière », explique Elouan. La base ce sont des minéraux naturels en provenance d’Asie ou d’Europe sous forme de poudre que l’entreprise transforme pour être utilisée dans du béton, nez de marche, panneaux. Il aura fallu près de 2 ans pour trouver la bonne formulation, qui est secrètement gardée. La solution se charge grâce à de la lumière naturelle, sans qu’on ait besoin de rayons du soleil directs comme pour les panneaux solaires mais également avec de la lumière artificielle. Selon Elouan Le Gouge, 20 minutes de charge suffisent pour avoir une autonomie de 10 à 12 heures d’éclairage, de quoi intéresser les collectivités locales, entreprises et particuliers dans ce contexte de sobriété énergétique.

Eldom, entreprise costarmoriocaine qui développe des solutions de photoluminescence
« C’est un éclairage sans pollution lumineuse et sans coût d’infrastructures électriques » Elouan Le Gouge, co-fondateur d’Eldom

A l’extérieur de l’entreprise Eldom, pas d’infrastructures électriques pour éclairer les abords du bâtiment. 

Application diverses de la photoluminescence : balisages, enseignes lumineuses…

A l’extérieur de chez Eldom, à Saint-Etienne-du-Gué-de-l’Isle, il n’y a pas une installation électrique mais une prolifération de solutions photoluminescences. « Nos clients sont essentiellement des réseaux de distribution qui travaillent avec les collectivités, entreprises ou particuliers », explique le jeune co-fondateur de l’entreprise costarmoricaine. Dans ce contexte de sobriété énergétique, de nombreuses communes ont fait le choix d’éteindre l’éclairage public la nuit, sans renier aux règles de sécurité en balisant routes, abribus ou autres avec des matériaux luminescents. Pour les entreprises, ces solutions peuvent remplacer les enseignes lumineuses raccordées à l’électricité. Et les utilisations sont multiples : dans les maisons de soins et de retraite pour prévenir les chutes la nuit avec un effet que n’avait pas anticipé les co-fondateurs, seuls dans l’entreprise. Ils ont répondu à une étude au niveau européen dans le milieu hospitalier qui affirme que l’utilisation de la photoluminescence fait diminuer l’anxiété des patients. Une vingtaine d’établissements de santé vont ainsi être équipés en Ecosse. « Quand nous avons débuté, l’économie d’énergie personne ne s’en souciait, aujourd’hui, chacun a conscience qu’il n’a plus le choix que de s’y mettre », explique Elouan qui se réjouit de cette prise de conscience et d’ajouter « c’est un éclairage sans pollution lumineuse et sans coût d’infrastructures électriques. Une réponse idéale à la sobriété énergétique ». L’entreprise, seule en Bretagne, à proposer cette solution, compte bien se développer au niveau national et européen et pourquoi pas embaucher son premier salarié à la fin de l’année ou début 2024.

Céline MONSALLIER

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