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Bienvenue les Artisans développe le tourisme de savoir-faire

Tifen Guiet, fondatrice de Bienvenue les Artisans et Pierre Perrin, artisan éco-constructeur.

 

  • La plateforme « Bienvenue les Artisans » propose des séjours immersifs à la campagne
     
  • Les clients bénéficient d’un hébergement mais surtout d’un atelier avec le savoir-faire d’un artisan
 
  • Pour 2 personnes, une nuit et deux jours, le prix d’une expérience varie entre 220 et 300 €

 

 

Partir en voyage à la campagne et découvrir le savoir-faire d’un artisan ou d’un créateur, ça vous tente ? C’est ce que propose Tifen Guiet avec sa plateforme touristique Bienvenue les Artisans. Le concept ? Un séjour immersif, dans lequel le voyageur participe à un atelier d’initiation à un métier artisanal, en plus de son hébergement.

« Un concept à mi chemin entre Airbnb et Wecando »

Au bout d’une allée de gravillons, un ancien corps de ferme breton se dévoile. Le sourire aux lèvres, Pierre Perrin apparaît. L’artisan qui vît ici avec sa femme Marilyn pratique l’écoconstrution depuis cinq ans. “Ici se trouve une maison en terre que j’ai bâtie, j’utilise des matériaux locaux, issus du terrain, pour minimiser le coût de la construction ”, montre-t-il fièrement. Désireux de partager son savoir-faire et de faire découvrir son lieu de vie, Pierre n’a pas hésité une seconde lorsque Tifen Guiet, l’a contacté pour lui présenter Bienvenue les Artisans

L’entrepreneuse de trente ans vient de lancer ce nouveau concept, “à mi-chemin entre Airbnb et Wecando”, se plaît-elle à comparer. Il s’agit d’une plateforme qui propose des séjours immersifs “de deux jours et une nuit minimum”, chez un artisan. Le voyageur découvre ainsi un métier, tout en profitant d’un hébergement chez l’habitant.

“Ces séjours s’adressent à des personnes qui sont en quête de nouvelles expériences touristiques”, poursuit Tifen. “On nomme ça plus communément du tourisme de savoir-faire”. En opposition au tourisme de masse, qui engendre la destruction des écosystèmes et la dégradation des sites naturels, cette nouvelle façon de voyager s’inscrit dans une démarche écoresponsable.

 

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L'écoconstructeur Piere Perrin accueille les voyageurs dans des habitats légers.
« Ces séjours s’adressent à des personnes en quête de nouvelles expériences touristiques »

Tifen Guiet, fondatrice de Bienvenue les Artisans

75 % du tarif du séjour reversé à l’artisan 

L’écoresponsabilité est d’ailleurs un critère essentiel dans la sélection des artisans. Pour Pierre Perrin, ce n’était pas un problème, il vit comme ça au quotidien. En plus de son activité d’éco-constructeur, l’habitant de Tresboeuf tend vers l’autonomie. Eolienne, potager nourricier, poêle à bois, rien n’est laissé au hasard. “Ici les hébergements que je propose sont des habitats légers en terre réalisés à partir de matériaux de récupération”, explique l’hôte. En effet, dans ces incroyables bâtisses, certaines poutres sont de vieux poteaux électriques, l’une des fenêtres n’est autre qu’un hublot de machine à laver, et des mosaïques joliment disposées tapissent les plafonds. De quoi surprendre les visiteurs. 

Les autres pré-requis sont la disponibilité, un hébergement décent pour accueillir les voyageurs, “mais surtout l’envie de transmettre”, insiste Tifen. C’est précisément pour cette raison, que Pierre a adhéré au projet. “Je voulais partager ma passion”. Lors de ses ateliers, il transmet entre autre ses astuces sur la création des adobes, ces briques d’argiles et de paille séchées au soleil, mais assure : « je m’adapte aux envies des vacanciers « . En contrepartie de son temps passé à initier les voyageurs à l’écoconstruction, ce dernier perçoit 75 % du prix du séjour. Ce qui lui assure un complément de revenu. Pour une nuitée de deux personnes, qui inclut l’atelier d’initiation, de 2 à 7 heures selon les formules, il faut compter entre 220 et 300 euros. Au-delà de la dimension pécuniaire, Bienvenue les Artisans lui offre de la visibilité. 

Un déploiement à l’échelle nationale ? 

Maheva a été l’une des premières clientes à tester le concept, chez Cindy, une potière basée à Crac’h. Son retour d’expérience ? “Mon compagnon et moi-même sommes partis de Paris direction la gare d’Auray pour une escapade créative. L’expérience a été superbe, que ce soit l’atelier, qui nous a fait découvrir l’art de la poterie dans une ambiance bienveillante et décontractée, que le gîte, qui était intimiste et tout confort au milieu de la verdure.” Les voyageurs cherchent à “prendre l’air à la campagne, déconnecter, apprendre des choses”, souligne Tifen à la lecture du message. 

Pour l’heure, les neuf artisans recensés sur le site, sont domiciliés en Bretagne, dont la majorité en Ille-et-Vilaine et dans le Morbihan. “Vous allez trouver deux paysans-boulangers, une potière, un apiculteur, un illustrateur de bandes-dessinées…” énumère Tifen. Il faut dire que le territoire breton à de la ressource. Il compte près de 80 000 artisans. À terme, l’objectif de l’entrepreneuse est de s’étendre à l’échelle nationale, “en ouvrant une région tous les 6 mois”. En France, le tourisme durable a de beaux jours devant lui. 

Adèle CHARRIER

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