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Avec Copains des Jouets, les jeux ont une seconde vie

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La société Copains des Jouets est basée à Retiers (35).
 

 

  • Plus de 100 000 tonnes de jouets sont jetéEs chaque année en France
 
 
  • L’entreprise Copains des Jouets collecte et valorise les jouets en bon état et abimés 
 
 
  • ils sont soit remis sur le marché ou transformés
 
 
 

Collecter, valoriser et transformer les jouets pour les sauver de la poubelle. C’est la mission que parcourt la société de l’économie sociale et solidaire (ESS) Copains des Jouets, dont l’entrepôt est basé à Retiers, en Ille-et-Vilaine. Les jeux de seconde-main sont récupérés auprès des écoles, collectivités et entreprises du territoire, avant d’être remis en état, puis sont vendus sur le site e-commerce de l’entreprise. Une bonne idée pour nicher les derniers cadeaux de seconde-main à quelques jours de Noël.

Dans ce hangar de Retiers en Ille-et-Vilaine, les poupées se comptent par centaines et les piles de jeux de société s’élèvent sur plusieurs mètres. Petites voitures, puzzles, figurines, peluches, tous les jouets ont une place attitrée. Ce lieu n’est pas le paradis des enfants (mais presque). Il s’agit du local de la société Copains des Jouets. Lancée en mai 2023, l’entreprise donne une seconde vie aux jouets abîmés ou délaissés. « En France, chaque année, 100 000 tonnes de jouets sont jetées, l’équivalent de deux jouets sur trois » , déplore Fabrice Delalande, fondateur de Copains des Jouets. Au total, seulement 4 % sont réemployés (vendus, donnés ou recyclés), alors que 50% des jouets sont techniquement réemployables au moment où les familles souhaitent s’en séparer, peut-on lire dans l’étude préalable à la mise en place de la filière REP jouets, de l’ADEME.

Face à ce triste constat, Fabrice Delalande a misé sur le marché du réemploi pour développer sa société. « C’est une filière en expansion. Il y avait beaucoup d’associations impliquées, mais très peu d’entreprises. Il y avait tout à inventer », se réjouit l’entrepreneur. L’idée lui est venue en une nuit, « en décembre 2020 après avoir visionné un reportage sur un magasin de jouets d’occasion « , se souvient-il. Quelques années (et calculs) plus tard, le concept de Copains des Jouets voyait le jour. 

Fabrice Delalande est le dirigeant de Copains des Jouets.

Des jouets de toutes formes et dans tous leurs états 

Le principe est simple. Les jouets sont collectés auprès des écoles, des entreprises, des associations et des collectivités situés dans un périmètre de 50 kilomètres autour de l’entrepôt. « Nous récupérons les jouets en bon état mais aussi ceux qui sont abîmés », précise le chef d’entreprise. Une fois réceptionnés, ils sont triés puis nettoyés. Les jouets en état satisfaisant, 50 % d’entre eux, sont revendus sur la plateforme d’e-commerce Copains des Jouets à un prix dégressif au kilo. Les prix sont attractifs. « Ils varient de 37 à 6 euros le kilo », précise le gérant qui explique avoir fait ce choix pour « inciter les gens à changer leurs habitudes de consommation ». À titre d’exemple, le Playmobil® le plus cher coûte 1,50 €. Les colis sont envoyés dans toute la France ou en click and collect.

Les jouets cassés, quant à eux, sont transformés. « Ils subissent une réorientation professionnelle », plaisante Fabrice Delalande. Bijoux, objets de décoration, la valorisation peut prendre plusieurs formes. « Avec les vieux vinyles, nous fabriquons des horloges. Avec les jeux de carte incomplets nous concevons des boucles d’oreilles. Avec les têtes à coiffer rasées, nous créons des pots de fleurs », montre Julia Mounier, salariée. Ces objets, tout comme les jeux de collection ou les oeuvres d’art sont vendus au prix du marché. Comptez une vingtaine d’euros pour l’horloge upcyclée par exemple. 

Les jouets de seconde-main, revendus à un prix dégressif 

Bouquets conçus à partir de dinette, horloges fabriquées à partir de vieux vinyles, la valorisation des objets abimés et cassés peut prendre plusieurs formes.

 « Aujourd’hui, nous ne pouvons pas réparer les jouets cassés ou défectueux en les remettant sur le circuit de vente à cause des normes européennes de sécurité », explique Julia Mounier. 

 En revanche, la réparation est possible pour les consoles et jeux électroniques. C’est pourquoi  Fabrice Delalande compte embaucher une personne dotée de ces qualifications d’ici quelques mois. 

 Pour valoriser le reste des matières, plastique, métaux de récupération, l’entreprise est en passe de s’associer à un collectif d’artistes. Ces derniers pourront dénicher des matières pour concevoir leurs œuvres d’art.

« Depuis la création de Copains des jouets, nous avons valorisé plus de 100 kg de jouets  »

Fabrice Delalande, fondateur   

Une entreprise inclusive

La société est en plein développement. Et les fêtes ne font qu’accentuer les ventes. « Depuis le lancement du site, nous avons valorisé plus de 100 kilogrammes de jouets », se félicite Fabrice Delalande. Pour gérer le flux qui continue de croître et honorer son statut d’entreprise solidaire à utilité sociale de Copains des Jouets, Fabrice Delalande est sur le point d’embaucher des salariés atteints du trouble autistique. Lui-même est travailleur handicapé et père d’un jeune autiste. « En réfléchissant au volet social de l’entreprise, j’ai très vite su que je voulais travailler avec des personnes en situation de handicap et en particulier des autistes. Aujourd’hui en France, 90 à 95 % des adultes autistes sont sans emploi », regrette-t-il. 

Inclusion, partage, épanouissement, protection de l’environnement et imagination… Toutes ces valeurs ont motivé Julia Mounier à rejoindre l’entreprise. Ancienne ingénieure, la jeune femme souhaitait trouver du sens dans son travail : « Ce qui me plaît, c’est la démarche éco-responsable et locale, mais aussi la dimension créative. C’est une entreprise naissante, il y a tout à mettre en place ». Même son de cloche pour sa collègue, Laeticia Quéguiner, ancienne ambulancière. « Je me suis retrouvée dans les valeurs de l’entreprise : l’anti-gaspillage, l’imagination, la création, l’univers du jouet. Je suis issue du domaine de la santé, donc ça sera naturel pour moi de travailler avec des personnes autistes ».

 

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Pour les jouets de seconde-main qui ne sont pas remis en vente, car trop abîmés ou incomplets, les salariées, Julia et Laeticia les valorisent, comme ici en les transformant en boucles d’oreilles.

Adèle CHARRIER

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