Infos mobilités
Publié le
Antoine se lance, à vélo, en partisan du "slow travel"
- Antoine Belmudes va parcourir 7000 kilomètres à vélo
- Parti des Ateliers des Capucins à 10 heures le 10 mars, L’étudiant se fixe de revenir pour la rentrée de septembre
- Il souhaite prendre le temps, un « slow travel » en voyageant bas carbone
Relier Brest à Istanbul à la seule force de ses jambes, en vélo, c’est l’objectif que s’est fixé Antoine Belmudes, 22 ans. Profitant d’une année de césure, le jeune homme va expérimenter le « slow travel » pour découvrir l’Europe. Antoine veut revenir à la définition du mot voyage, « où ce n’est plus la destination qui compte, mais le chemin pour y arriver ».
À vélo, de Brest, aux portes de l’Orient
Antoine Belmudes, un jeune brestois, vient de se lancer dans le voyage d’une vie. Parti des Ateliers des Capucins à Brest, le 10 mars à 10h, l’étudiant de 22 ans va traverser l’Europe à vélo. Un périple qui va l’amener jusqu’aux portes de l’Orient, à Istanbul.
L’étudiant à l’école d’ingénieur des Mines Nancy s’est octroyé une année de césure, comme les 2/3 de sa promotion. Après deux années de DUT et deux années en école d’ingénieur en parcours génie industriel et matériaux, Antoine ressentait le besoin « de faire une pause ». « En plus du stage obligatoire (effectué en recherche et développement chez YY Vertical, leader de l’équipement d’escalade), j’ai réfléchi aux autres options qui se présentaient à moi ».
Très vite l’idée d’un long voyage à vélo s’est présentée. « Dans ma vie, j’ai fait très peu de séjours à l’étranger, un en Angleterre, un autre en Allemagne… c’est tout. »
Le « slow travel »
Mais hors de question de prendre l’avion, par conviction écologique. C’est le moyen de transport le plus polluant – 285 grammes de CO2 par passager et par kilomètres émis, contre 14 grammes pour le train, 42 grammes pour une petite voiture et 68 grammes pour un bus, d’après l’Agence Européenne de l’Environnement. D’après le baromètre sur les pratiques de voyage des jeunes français, sondage réalisé en 2021 par l’Obsoco pour Greenpeace, 7 jeunes sur 10 estiment qu’il n’est pas nécessaire de prendre l’avion pour être dépaysé. Antoine n’avait pas non plus envie de prendre le volant. « Je n’aurais pas eu le temps de voir défiler les paysages. Je souhaite voyager par mes propres moyens », se justifie-t-il.
Antoine souhaitait pratiquer ce qui s’appelle en anglais le « Slow travel » (voyage lent). « Je dis souvent que c’est l’éloge de la lenteur. L’intérêt ce n’est pas la destination, mais le chemin que l’on fait pour y parvenir. En l’occurrence, je voulais pouvoir admirer les paysages, profiter des bonnes surprises et des galères, découvrir les cultures des pays que je vais traverser ». Tout cela en rendant l’expérience plus humaine « grâce aux rencontres ». Antoine projette même de dormir chez l’habitant pour s’immerger au mieux dans les coutumes locales, notamment grâce à l’application Warmshowers.
Un itinéraire de 7000 kilomètres à l’aller
Long de 7000 kilomètres son itinéraire va lui faire longer la côte Atlantique jusqu’au Pays-Basque, avant de traverser les Pyrénées, avec un point de chute à Marseille, puis il passera la frontière Italienne, en enchainant avec les Balkans : Slovénie, Croatie, Bosnie, Albanie, Monténégro, Grèce, en longeant les littoraux de la mer Adriatique. Antoine laisse une grande place à l’improvisation. « Il est même possible que la destination évolue au fil des rencontres ».
Sa date limite ? « La rentrée de septembre ». Antoine y reprendra un master 2 en conception de produit. Pour le retour, il ne s’interdit rien. « Peut-être que je passerai par les Alpes, peut-être que je prendrai le train, cela dépendra de mon avancée ».
« Je dis que ce voyage, c’est l’éloge de la lenteur »
Antoine Belmudes, étudiant.
« Je ne recherche pas la performance »
Le cycliste se fixe une moyenne d’une cinquantaine de kilomètres à parcourir par jour. Humblement, il admet toutefois « ne pas rechercher la performance ». « Le seul défi que je me lance, c’est celui de battre mon record d’altitude : 2642 mètres franchis lors d’une sortie sur le col du Galibier au printemps 2023 ». Passionné d’escalade, Antoine amène son baudrier et ses chaussures pour se lancer à l’ascension de nouvelles parois. Pour le reste, son équipement se limitera à l’essentiel : « une tente, un matelas, un réchaud et quelques affaires ».
Son voyage est financé en partie grâce à sa bourse étudiante, qu’il continue de percevoir avec l’année de césure, à la différence d’une année sabbatique. Pour faire face aux aléas, aux éventuels problèmes mécaniques, Antoine a lancé une cagnotte en ligne sur la plateforme Lydia. Ses aventures seront à suivre sur son compte Instagram @Antoine_au_guidon.
Adèle CHARRIER