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L'ADIE : 30 ans d'accompagnement de l'entrepreneuriat populaire
- L’adie est implantée depuis 30 ans en Bretagne
- L’association aide les entrepreneurs précaires, qui n’ont pas accès aux prêts bancaires, à lancer leur activité
- elle accorde des microcrédits, d’un montant de 12 000 euros maximum et propose un accompagnement dédié
L’Adie est une association qui accompagne les créateurs d’entreprise qui n’ont pas accès aux prêts bancaires, souvent éloignés de l’emploi ou en situation de précarité, sans capital de départ, parfois même sans diplôme. Elle les aide à créer leur activité grâce à l’octroi de microcrédits. En Bretagne, cela fait 30 ans que l’association existe, avec près de 9000 entrepreneurs accompagnés depuis 1994. Retour sur trois décennies engagées au service de l’entrepreneuriat populaire.
Encourager l’entreprenariat populaire
Cela fait 30 ans que l’Adie, l’association qui aide les personnes éloignées de l’emploi à développer une activité entrepreneuriale, est implantée en Bretagne. À l’origine, l’association reconnue d’utilité publique, avait été créée pour répondre à un entrepreneuriat émergent, dans un contexte de tertiarisation des activités et de montée du chômage.
Trente ans plus tard, le crédo de l’association est toujours le même : « Chacun, même sans capital, même sans diplôme, peut devenir entrepreneur ». L’association qui compte 16 salariés et 60 bénévoles en Bretagne poursuit toujours la même mission : celle d’encourager l’entrepreneuriat populaire. Grâce à l’octroi de microcrédits à des personnes qui se voient refuser des prêts bancaires au lancement de leur activité.
Des entreprises pérennes
Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’en Bretagne, ces actions portent leurs fruits. Rien qu’en 2023, l’association a participé au financement de 653 entreprises, soit un total de 9000 sociétés soutenues depuis sa création. Grâce à ses études d’impact, l’association peut attester de son efficacité. « En 2020, 93 % des entrepreneurs financés par l’Adie étaient professionnellement insérés 2 à 3 ans après la création de leur entreprise, contre 84 % en 2017″, détaille Fabienne Kerzerho, directrice de l’Adie Grand Ouest. Mais le retour sur investissement est aussi bénéfique pour les territoires qui subventionnent le dispositif. « Un euro confié à l’Adie rapporte 2,53 euros à la collectivité au bout de 2 ans », poursuit Fabienne Kerzerho. Car en lançant leur activité, les entrepreneurs participent à l’économie locale.
Le coup de pouce du microcrédit
Amaury Wiart peut en témoigner, car son carnet de commandes est plein jusqu’à septembre. Musicien de formation, le menuisier a créé sa société de rénovation et d’agencement intérieur à Irodouër (35). « Les banques ne pouvaient pas me prêter de l’argent, donc en cherchant sur Internet, j’ai découvert l’Adie ». Véritable coup de pouce pour le lancement de son activité, le prêt de 12 000 euros – somme maximum que prête l’association – lui a permis d’acheter un camion. « Menuisier en Scénic, ça n’était pas l’idéal », plaisante-t-il.
Tania Manokaka, dirigeante de LetPer, une blanchisserie située à Rennes, évoque l’accompagnement de l’Adie avec la même gratitude. « J’ai créé LetPer en 2020. À ce moment-là, la banque m’a suivie, mais trois ans plus tard lorsqu’il a fallu investir dans une nouvelle machine, car mon activité changeait d’échelle, ce n’était plus le cas. Alors je me suis tournée vers l’Adie, la personne avec qui j’ai échangé a su trouver les mots en m’orientant vers la meilleure solution. Je n’avais pas d’expérience entrepreneuriale. J’ai donc vraiment apprécié de pouvoir échanger avec d’autres entrepreneurs via le réseau de l’Adie. »
« Il y a tellement de parcours différents dans des domaines variés, avec une hétérogénéité des profils »
Fabienne Kerzerho, directrice de l’Adie Grand Ouest
Des parcours de vie et des profils variés
Des témoignages comme ceux-ci, il y en a des centaines. Fabienne Kerzerho, pourrait en citer d’autres. « Il y a tellement de parcours différents dans des domaines variés, avec une hétérogénéité des profils, de plus en plus de jeunes », souligne-t-elle. En 2023, 29 % des entrepreneurs accompagnés vivaient en zone rurale, 8 % d’entre eux vivaient en zone prioritaire et 33 % ne possédaient pas de diplôme.
Parfois, il arrive aussi que ce soit un accident de la vie qui ouvre la voie de l’entreprenariat. Vincent, ancien installateur de cuisine, a entamé une reconversion professionnelle en raison d’un handicap l’empêchant de poursuivre sa carrière. Accompagné par l’Adie, il a développé des chariots pour les pêcheurs de surfcasting (la pêche dans les vagues) alliant ses deux passions, la pêche et la mécanique. Son entreprise l’Atelier du Surf Casting se trouve à Rosporden (29).
Des modèles économiques durables
Pour accroître son développement et répondre aux enjeux de l’entrepreneuriat de demain, l’Adie tient compte de l’impact environnemental des projets qu’elle soutient. Pas question pour autant de refuser des financements sur ce motif. « Nous voulons accompagner plutôt que sanctionner », rappelle Fabienne Kerzerho. Il s’agit plutôt d’encourager des modèles économiques durables, des services respectueux de l’environnement, avec des formations auprès des emprunteurs ainsi que des conseils dédiés à l’activité. « L’idée c’est de leur montrer qu’ils pourront tirer des co-bénéfices s’ils s’engagent dans cette démarche, notamment au niveau de la pérennité de leur activité dans le futur », résume la directrice de l’Adie Grand Ouest.
« Tro Breizh » pour fêter les 30 ans de l’Adie
Pour fêter les 30 ans de son implantation en Bretagne, l’Adie organise le « Tro Breizh ». Différentes animations, ateliers, conférences seront proposés du 13 mai au 6 juin, dans différentes villes bretonnes. Le but ? découvrir les parcours des entrepreneurs accompagnés par l’Adie ainsi que les missions de l’association. Le programme et les inscriptions sont à retrouver ici.
Adèle CHARRIER