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“Aujourd’hui, une jeune fille peut rêver de devenir cycliste professionnelle”

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Les coureuses de la Breizh Ladies évoluent au plus haut niveau amateur.
  • Le Tour de france féminin débutera le 26 juillet dans le Morbihan.

  • Entre 2021 et 2025, les cyclistes féminines morbihannaises licenciées sont passées de 280 à 340.

  • Coralie Demay, originaire d’Elven, devrait être au départ du tour.

Ancienne coureuse devenue conseillère technique du comité départemental de cyclisme du Morbihan, Coralie Séro, jeune trentenaire, incarne l’évolution du cyclisme féminin en Bretagne. À quelques semaines du Tour de France féminin qui empruntera les routes bretonnes, nous lui avons demandé quelle place avaient les femmes dans le cyclisme et quelles étapes avaient été franchies. Entretien en 5 questions avec une passionnée engagée.

Quel a été ton parcours dans le cyclisme ?

Coralie SEGO – J’ai commencé le vélo très jeune, au SC Malestroit, puis au Véloce Vannetais, l’un des plus gros clubs bretons. À 17 ans, j’intègre la Breizh Ladies, à l’époque connue sous le nom de Division Nationale Bretagne Dames. Ensuite, pendant mes études, j’ai été assistante sportive dans plusieurs équipes cyclistes. En 2019-2020, j’ai obtenu mon diplôme d’État pour devenir conseillère technique départementale dans le Morbihan. Depuis 4 ans, je fais partie de l’encadrement sportif de la Breizh Ladies

Quelle est la mission de la Breizh Ladies aujourd’hui ?

La Breizh Ladies, créée il y a 15 ans, a pour but d’accueillir les jeunes Bretonnes à la sortie des catégories cadettes, là où il y avait un vrai vide. Nous recrutons prioritairement des filles entre 17 et 23 ans. L’équipe évolue en Nationale 1, le plus haut niveau amateur, avec 12 coureuses et 2 stagiaires. C’est une véritable structure de formation vers le haut niveau.

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« Il y a 10-15 ans, devenir professionnelle était un doux rêve. »

Coralie Sego, conseillère technique départementale de cyclisme du Morbihan.

Quelle est la place des femmes dans le cyclisme en Bretagne ?

En Bretagne, on est en avance. Sur le seul département du Morbihan, on est passés de 280 licenciées en 2021 à 340 aujourd’hui. Nous organisons des stages exclusivement féminins, et chaque mois, les “Mercredis du 56” permettent aux jeunes filles de rouler entre elles en dehors des compétitions. En parallèle, d’autres clubs cherchent à se labelliser pour développer l’accueil féminin. Il y a 10-15 ans, devenir professionnelle était un doux rêve. Aujourd’hui, c’est possible. La licence professionnelle pour les femmes n’existe que depuis l’an dernier, avec des contrats de travail et un vrai cadre. Une jeune fille peut rêver de faire le Tour de France. C’est une avancée énorme.

 

Le Tour de France féminin passe en Bretagne, un moment important pour les cyclistes féminines ?

La médiatisation progresse, avec plus de retransmissions et la même ferveur autour du Tour de France féminin que le Tour de France masculin. Fin juin, début juillet, nous mettons en place des animations locales, des randonnées et des journées de partage entre jeunes licenciées et nos bretonnes professionnelles. C’est un temps de partage sur le vélo pour les faire rouler et rencontrer leurs idoles. Et cerise sur le gâteau, nous aurons peut-être une bretonne au départ du Tour. Coralie Demay, originaire d’Elven, dans le Morbihan, se retrouvera, peut-être, sur les routes juste à côté de chez elle !

Quels sont les prochains défis pour le cyclisme féminin ?

Etre maman et rester professionnelle, c’est l’une des plus belles avancées du sport féminin. Il y a 10 ans les femmes arrêtaient leur carrière pour faire des enfants, ayant peur de la réaction des équipes. C’était compliqué. Aujourd’hui, heureusement, dans tous les sports cela se normalise : c’est une révolution discrète mais essentielle et rassurante pour les jeunes générations de coureurs ou coureuses, les deux se disent, qui rêvent de devenir cycliste professionnelle. 

Céline MONSALLIER

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