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The Arch met en avant 100 projets européens pour la transition écologique

De gauche à droite: Yves Gillet, vice-président de The Arch, les navigateurs Francis Joyon et Catherine Chabaud, et Damien Grimont, président de Profil Grand Large et confondateur de l'événement. (Crédit photo: Julien Gazeau).

Un tour d’Europe à la voile, 100 projets en faveur de la transition écologique, un « huis-clos maritime » début juin entre Saint-Nazaire et Amsterdam… Le programme de The Arch ne manque pas d’ambitions.

The Arch, c’est un projet un peu fou qui vise à promouvoir 100 initiatives européennes concrètes en faveur de la transition écologique. L’événement propose aussi un séminaire sur un paquebot dernière génération à plus de 2000 décideurs en juin, tandis que le navigateur Francis Joyon réalise un tour d’Europe en dix escales à la rencontre des acteurs locaux. Explications avec Damien Grimont, président de l’agence Profil Grand Large, cofondateur et coorganisateur de The Arch.

En quoi consiste l’événement The Arch et à qui s’adresse-t-il ?

DAMIEN GRIMONT – Il s’agit d’un programme transversal qui vise à mobiliser la société civile et les entreprises pour accélérer la transition écologique. The Arch propose plusieurs séquences, des rencontres autour du navigateur Francis Joyon et une session avec des décideurs et des entrepreneurs, à huis clos sur un navire, de Saint-Nazaire à Amsterdam. On veut faire rêver pour agir. Nous sommes convaincus que c’est l’émotion qui guide l’action.

Nous poursuivons une triple ambition à travers The Arch : d’abord, nous voulons sourcer l’excellence de l’innovation européenne en matière de solutions en faveur de la transition écologique. Ensuite, nous organisons un séminaire de quatre jours avec des entreprises, des acteurs de la transition, pour relier ces écosystèmes et favoriser les échanges. Enfin, nous allons raconter une histoire, avec Francis Joyon qui va porter la flamme écologique de la transition à travers l’Europe.

Vous reprenez le concept de croisière de « The Bridge » comme sur le Queen Mary en 2017 ?

Les organisateurs de The Arch sont les mêmes que ceux qui avaient imaginé The Bridge en 2017. Mais c’est une évolution : après le temps de la réflexion proposé par The Bridge, qui avait eu lieu trois ans avant la pandémie de Covid, nous sommes clairement sur un passage à l’action. Et comme nous sommes nous aussi en transition, nous avons interrogé notre modèle événementiel. Nous savons tous qu’un événement sans impact carbone, c’est un événement qui n’a pas lieu ! Nous avons donc fait le choix d’un paquebot de dernière génération, l’Euribia, à propulsion GNL et pile à combustible, ce qui permet d’éliminer 99% des émissions de particules fines par rapport à une propulsion classique. Ensuite, nous profitons d’un trajet qui était prévu initialement sans passagers, puisque le navire va quitter les Chantiers de Saint-Nazaire à vide pour rejoindre Amsterdam et réaliser ensuite son voyage inaugural. Nous allons enfin naviguer à vitesse réduite, sous les 10 nœuds, ce qui va permettre de réduire très fortement la consommation du navire. Et pour le voyage du retour, nous privilégierons le train. Et nous allons précisément mesurer nos impacts avec l’appui de Goodwill Management, pour pouvoir ensuite les compenser.

Comment ont été sélectionnés les 100 projets que vous mettez en avant ?

Nous avons souhaité faire confiance aux technopôles européennes et nous les avons sollicité pour qu’elles organisent un appel à projets spécifique pour The Arch, en rajoutant à leur batterie de critères un élément prioritaire : l’efficience du projet pour la transition écologique. Cela n’avait jamais été réalisé à cette échelle. Sur les 100 projets sélectionnés, que nous dévoilons progressivement sur notre site, 53 sont européens et 47 sont français, dans 5 grands domaines : ville-habitat, alimentation-santé, énergie, industrie-numérique et mobilités. Nous avons été très surpris de la qualité des projets retenus, ce sont des solutions très prometteuses et concrètes ! Nous allons inviter à bord les 100 porteurs de projets qui vont ainsi pouvoir rencontrer et échanger avec les entrepreneurs et les acteurs à impact.

Le navigateur Francis Joyon va réaliser un tour d’Europe en 10 escales à bord de son maxi-trimaran Idec Sport pour rencontrer les acteurs de la transition écologique (crédit photo: .Julien Gazeau)

« Nous avons prévu une restitution au Parlement Européen à Bruxelles, le 7 juin, pour livrer les 100 solutions avec l’ensemble des parties prenantes et porter un message fort à l’Europe. »

Damien Grimont, coorganisateur de The Arch

L’aventure ne risque-telle pas de cultiver l’entre-soi, comme certains vous le reprochent déjà ?

Non, vraiment pas et c’est tout le sens de l’engagement du navigateur Francis Joyon, qui effectue en ce moment un tour d’Europe à la voile à bord de son maxi-trimaran Idec Sport. Il a quitté Nantes le 18 mars et va partir à la rencontre des innovateurs et des porteurs de solutions, pour échanger avec eux, raconter l’histoire. 10 escales sont prévues. Ce seront deux mois de découvertes et de partages, que nous allons évidemment relayer. Et nous avons prévu une restitution au Parlement Européen à Bruxelles, le 7 juin, pour livrer les 100 solutions avec l’ensemble des parties prenantes et porter un message fort à l’Europe.

Comment être certain qu’au-delà de l’opération de communication, des actions concrètes vont pouvoir voir le jour ?

Nous l’avions déjà vu lors de The Bridge il y a six ans : la qualité des échanges noués à bord avait déjà permis à certains projets d’avancer significativement. Je pense par exemple au projet de cargo à voiles de Zéphir et Borée, qui avait été présenté pour la première fois à cette occasion et qui devient réalité aujourd’hui avec le lancement de Windcoop. Nous nous inscrivons tous dans une perspective de long terme. Nous embarquons, au sens propre, une centaine d’entreprises et 1500 décideurs. Au total, il y aura entre 2000 et 2500 personnes à bord, pour quatre jours durant partager ensemble des solutions concrètes pour demain. C’est un programme ambitieux, parce qu’on n’a plus le choix !

Propos recueillis par Xavier DEBONTRIDE

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