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Au collège du Val de Rance, les assiettes de la cantine sont participatives
À Plouër-sur-Rance, le collège du Val de Rance a réussi à réduire ses consommations d’énergie et ses émissions de gaz à effet de serre. La cantine a été repensée en ce sens. Une démarche qui lui a valu un prix national dans le cadre du programme CUBE.S. Explications.
Au collège du Val de Rance, à Plouër-sur-Rance entre Dinan et Dinard, les assiettes de la cantine repartaient trop souvent pleines de restes alimentaires qui finissaient en déchets. Mais cela, c’était avant. Car depuis 2020, l’établissement costarmoricain s’est engagé dans une démarche globale éco-responsable en embarquant dans l’aventure élèves, enseignants et agents. « Nous avons lancé la démarche entre les deux confinements il y a trois ans. Notre objectif visait à maîtriser nos consommations d’énergie et de sensibiliser nos 650 élèves et leurs familles à cet impératif », explique Pascaline Feillel, adjointe-gestionnaire de l’établissement, particulièrement impliquée dans la démarche.
Pour cela, le collège a participé au challenge CUBE.S (Climat usages bâtiments d’enseignement secondaire), organisé par l’IFPEB (Institut français pour la performance énergétique des bâtiments) et le Cerema pour sensibiliser collèges et lycées aux économies d’énergies. Et il s’est vu décerner fin mars le prix CUBE « Réduction de Gaz à Effet de Serre » qui souligne l’efficacité des mesures mises en œuvre pour réduire l’empreinte carbone de l’établissement.
Réduction de la consommation d’eau
À la clé : optimisation du chauffage des bâtiments qui utilisent deux sources d’énergie (électricité et gaz), réduction de la consommation d’eau ramenée à 1,5 mètre cube par élève et par an au lieu de 3 en moyenne. « Pour parvenir à ces résultats, nous avons procédé à des relevés quotidiens afin d’obtenir une connaissance fine de nos consommations et de procéder à des réglages hebdomadaires de nos équipements », souligne Pascaline Feillel. Grâce à des outils de gestion technique du bâtiment (GTB), le pilotage de la mise en chauffe des différents espaces du collège a été optimisé pour tirer parti au maximum des potentialités techniques offertes par le collège qui date des années 1980, mais qui a fait l’objet d’une importante restructuration en 2013, selon les normes BBC et RT 2012.
« Pour parvenir à ces résultats, nous avons procédé à des relevés quotidiens afin d’obtenir une connaissance fine de nos consommations ». Pascaline Feillel
Self-service participatif
Et la cantine, dans tout cela ? « Nous avons mis en place un self-service participatif pour réduire la surconsommation », annonce Pascaline Feillel. Le fonctionnement est simple, un peu « comme à la maison ». Les élèves prennent leur assiette vide et se servent en entrées, selon leur envie. Après avoir mangé ce premier plat, ils retournent – avec la même assiette, c’est important dans le processus ! – se servir du plat chaud. Résultat : les élèves n’ont plus « les yeux plus gros que le ventre » et adaptent les quantités servies à leur exact appétit. À la clé : une réduction spectaculaire des déchets alimentaires de cantine. Alors qu’ils s’élevaient à 8,9 tonnes en 2016, l’instauration de ce système participatif a fait chuter le volume des poubelles du collège à 3,9 tonnes en 2022, soit une réduction de 5 tonnes en cinq ans, ou 57%. « Comme ces déchets n’ont pas été produits, il n’a pas fallu produire d’énergie pour les traiter, et c’est ce qui nous a valu le prix CUBE.S dans la catégorie réduction des gaz à effet de serre », souligne Pascaline Feillel, en rappelant que la restauration scolaire fonctionne encore trop souvent selon un modèle traditionnel tout droit sorti des années 80.
L’exemple du collège du Val de Rance va-t-il faire école en Bretagne ? Établissement-test dans les Côtes d’Armor, ses résultats sont suivis de près par l’Académie. Ils pourraient peut-être inspirer ses homologues en Ille-et-Vilaine, où l’on ne recense aucune cantine participative pour l’instant.