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Cool Roof lance un robot écolo pour nettoyer ses toitures réfléchissantes

 
  • L’entreprise a été créée en 2015 par trois associés au Faou, près de Brest
 
  • Elle a mis au point une formule de peinture blanche réfléchissante à base de coquilles d’huitres pour rafraîchir les bâtiments
 
  • Elle dévoile un petit robot de nettoyage autonome en eau pour améliorer la performance de ses peintures de toit
 

Peindre les toits des bâtiments en blanc pour réfléchir la lumière du soleil et limiter l’entrée des calories à l’intérieur : c’est le principe, ancestral, remis au goût du jour par la PME finistérienne Cool Roof. Lauréate de plusieurs prix, labellisée French Tech 2030, elle a levé 500.000 euros auprès de Team for the Planet cet été et multiplie les innovations, malgré les critiques de certains professionnels du secteur.

Robot sobre et autonome

La rentrée est chargée pour les équipes de Cool Roof France : après une levée de fonds de 500.000 euros auprès de Team for the Planet en juillet, les équipes de la PME finistérienne sont sur tous les fronts. Lauréate du Grand prix du FEB dans la catégorie « décarboner sans saborder » le 7 septembre, l’entreprise fondée en 2015 par « trois copains » au Faou, près de Brest, enchainait deux jours plus tard avec la présentation d’une nouvelle innovation, le Cool Robot.

 Il s’agit d’un petit robot nettoyeur de toiture, sobre et autonome, qui pourrait être commercialisé en 2024. « Nous remettons le client au centre, nous l’aidons dans sa démarche. Ce petit robot de nettoyage, dont la coque est en fibre de lin, on le sort quand il pleut :  nous avons mis au point un système autonome d’alimentation en eau de pluie, pour économiser la ressource », détaille Julien Martin-Cocher, directeur général adjoint de Cool Roof France. De quoi répondre, en creux, aux critiques exprimées par la Chambre syndicale française de l’étanchéité (CSFE) de la Fédération française du bâtiment, qui s’alarmait dans une vidéo récente des dangers potentiels d’une peinture mal entretenue sur les revêtements de toit.

Dans son laboratoire près de Brest, Cool Roof France met au point ses mélanges et teste ses solutions de peintures. (© Cool Roof France)

Potentiel immense

Chez Cool Roof France, on préfère souligner les vertus du « cool roofing », cette pratique qui consiste à peindre en blanc les toitures pour les rendre réfléchissantes. Avec à la clé un gain ressenti de – 6 degrés en moyenne à l’intérieur du bâtiment en période de fortes chaleurs, un atout pour lutter contre les îlots de chaleurs urbains, les fameux ITC. « Le potentiel du cool roofing est immense : le GIEC a calculé que peindre les toits en blanc permettrait d’économiser 1Gt/an d’émissions de GES, soit l’équivalent des émissions de 250 millions de véhicules à l’échelle mondiale. Les surfaces qui se prêtent à l’application du cool roofing ne manquent pas. Nous avons fait le calcul : sur le seul territoire français, les toitures et terrasses commerciales représentent plus de 50 millions de m² ! », peut-on lire sur le site internet de l’entreprise, qui indique que sa peinture, à base de poudre de coquilles d’huitres, recouvre déjà 300.000 m2 de toitures.

 

Deux exemples récents de toits traités par la peinture de Cool Roof: une école et une enseigne de bricolage (© Cool Roof France)

« Nous cherchons en permanence la cohérence de notre modèle qui est orienté client, cela participe aux efforts de sobriété et de transition ». 

Julien Martin-Cocher, directeur général adjoint de Cool Roof France.

 

Aide régionale

La Région Bretagne, comme le programme French Tech 2030, qui a récemment labellisé Cool Roof France, veulent y croire. L’entreprise a d’abord bénéficié d’une avance remboursable régionale de 30.000 euros pour sa structuration commerciale, suivie d’une autre de 172.000 € pour reformuler sa peinture, et relocaliser sa production en Bretagne. Le projet Cool Robot, d’un montant total de 125.000 euros, a quant à lui reçu une subvention de 50.000 € de la part de la Région en 2022.

Low tech, pas low cost !

« Nous cherchons en permanence la cohérence de notre modèle qui est orienté client, cela participe aux efforts de sobriété et de transition. Nous misons sur des produits low tech, des solutions facilement scalables. Attention chez nous, la low tech n’est pas synonyme de low cost ! », explique Julien Martin-Cocher.

L’entreprise, qui se revendique de l’économie sociale et solidaire (ESS), met également en avant une logique de soutien aux projets partagés, notamment en permettant de réaliser ses peintures en mode « open source », avec un kit d’auto-préparation des mélanges.

Discret sur son chiffre d’affaires, Cool Roof France emploie actuellement une vingtaine de salariés dans son bureau d’études et son laboratoire, et prévoit de nouvelles embauches à court terme. À l’image de ce jeune ingénieur de l’ENSTA, à Brest, qui a choisi de décliner une offre d’emploi de Thalès pour rester dans cette PME à impact. Preuve que les temps changent !

Xavier DEBONTRIDE

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