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Pour "Nos futurs", les étudiants dessinent l'habitat de demain

- Le Festival Nos Futurs se tient du 21 au 24 mars aux Champs Libres à Rennes
- L’évènement est organisé par des jeunes du territoire
- Ils livrent leur vision du futur
- comme Noriane, Lyam et Emma, étudiants en architecture et auteurs de bandes dessinées sur l’aperçu de Saint-Nazaire en 2076
À l’occasion du Festival Nos Futurs qui s’est tenu aux Champs Libres à Rennes du 21 au 24 mars 2024, la parole était donnée aux jeunes engagés du territoire, pour comprendre les sujets qui leur tiennent à coeur. MAPInfo a rencontré Emma Simon, Lyam Lotodé et Noriane Dagorn des étudiants de l’École nationale supérieure d’architecture de Bretagne, présents à l’évènement, qui ont travaillé sur « l’habiter demain ». Avec leurs camarades de promotion, ils ont livré leur vision de Saint-Nazaire à l’horizon 2076, à travers 5 bandes dessinées, réalisées par groupes dans le cadre de leurs cours. Entretien.
« Un récit réaliste et enviable »
Dans le cadre de leur cours, Emma Simon, Lyam Lotodé et Noriane Dagorn et leurs camarades de l’École nationale supérieure d’architecture de Bretagne, ont travaillé sur l’élaboration de planches de bandes dessinées sur le thème « Habiter demain ». Ils y présentent leur vision de la région de Saint-Nazaire à l’horizon 2076. Les cinq BD, réalisées par eux trois et leurs camarades de classe, ont été exposées lors du Festival Nos Futurs.
Quel récit souhaitez-vous partager dans ces BD ?
Noriane – L’idée était de travailler la prospective à l’échelle de Saint-Nazaire. Il a d’abord fallu comprendre le territoire et ses enjeux. Il s’agissait d’observer les tendances actuelles, de les amplifier pour pouvoir se projeter et voir à quoi pourrait ressembler cette région à l’horizon 2076. Ensuite, nous avons dû construire un récit qui soit réaliste et enviable. Les 5 BD n’évoquent pas exactement les mêmes zones géographiques, ni les mêmes sujets, mais elles se complètent.
Emma – L’objectif c’était de donner envie de vivre en 2076, tout en intégrant les adaptations à venir, à cause de la montée des eaux, du changement climatique, etc.

Des solutions pour demain
Quels sont les thèmes abordés ?
Lyam – Ça dépend de chaque groupe, mais de manière générale, on évoque la filière industrielle avec notamment les Chantiers de l’Atlantique, mais aussi l’agriculture, les transports, la dimension énergétique, économique et le logement. Tout cela en lien avec la montée des eaux car l’estuaire de Saint-Nazaire n’y échappera pas.
Noriane – On questionne les mobilités et l’architecture face aux aléas climatiques. On expose des solutions.
Dans les imaginaires que vous présentez, la ville sera-t-elle plus sobre ? Aurons-nous trouvé des solutions face au changement climatique ?
Emma – Oui, avec mon groupe, nous avons beaucoup appuyé notre réflexion sur la décroissance, comment vivre mieux avec moins… L’idée, c’est revenir à l’essentiel.
Noriane – Oui, on souhaite montrer qu’il est préférable de vivre avec ce qu’il y a autour de nous, en diminuant notre consommation. Par ailleurs, il faut aussi s’adapter et comprendre que l’on ne va pas pouvoir parer la montée des eaux pendant des dizaines d’années. C’est de la résilience.
Exposez-vous aussi des solutions ?
Noriane – Oui, un groupe a choisi de parler de la surélévation des immeubles pour répondre à l’objectif Zéro artificialisation nette (loi ZAN). Dans mon groupe, face à la montée des eaux, nous avons évoqué les nouveaux moyens de transports, en imaginant des chalands-bus (les chalands sont des barques utilisées dans les marais ou sur les canaux), par exemple.
Lyam – Avec les étudiants avec lesquels j’ai travaillé, nous avons évoqué l’alimentation et la difficulté de cultiver les sols avec les inondations. On a parlé de la solution des fermes urbaines avec des plantations sur les toits, ce qui permet aussi de végétaliser les immeubles pour lutter contre les îlots de chaleur.
Emma – Dans mon groupe, on a choisi de parler de gouvernance verticale en interrogeant la place du citoyen dans les choix collectifs et dans l’interaction avec son milieu, mais aussi dans son rapport au temps.



Extraits des planches des BD rédigées et dessinées par les élèves de l’École supérieure d’architecture de Bretagne. (©horizons__prospectives__2076)
Quel message souhaitez vous faire passer dans cet ouvrage ?
Lyam – Si on veut que ça se passe bien dans le futur il faut agir, et agir maintenant ! Il y a des solutions, il y a moyen de rendre le futur agréable mais pour ça il faut se bouger !
À titre personnel, êtes-vous éco-anxieux ou inquiets face à l’urgence climatique ?
Noriane – Éco-anxieux, pas forcément mais c’est certain que ça met une pression en tant que futur architecte qui doit inventer l’habitat de demain. La plus grosse inquiétude c’est de se dire : « Comment faire autrement ? Comment faire mieux ? Est ce que l’on va y arriver ? ».
Pourquoi participez-vous au Festival Nos futurs ?
Emma – L’intérêt d’être présent au festival, c’est de réussir à diffuser notre travail et la vision que l’on a du futur.
Noriane – C’est aussi un moyen de sensibiliser à la question écologique, de parler de notre avenir.
Lyam – Ce qui est intéressant c’est que dans le mode de rendu, on a choisi la BD, ça parle à tout le monde, même aux plus jeunes. Dans la BD, il y a une forme de progression avec des étapes clés, qui peuvent donner envie aux gens d’agir.
3ème édition du Festival Nos Futurs
Le Festival Nos Futurs, qui en est à sa troisième édition, a été monté de toutes pièces par des lycéens et des étudiants engagés du territoire. Accompagnés par Rennes Métropole, les Champs Libres et le Journal Le Monde, les jeunes ont conçu cette évènement pour rassembler des personnalités et des initiatives inspirantes sur le thème du futur et des transitions. L’évènement gratuit s’adresse à tous, le but étant de réunir les générations pour échanger sur la vision du futur. La programmation est à retrouver sur le site des Champs Libres.
Propos recueillis par Adèle CHARRIER