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L’Université Bretagne Sud veut devenir un phare de la transition écologique

- l’UBS est engagée depuis 2021 dans une démarche de « bilan carbone »
- les premiers résultats sont encourageants et les actions existent
- Une exposition retrace actuellement cette démarche exemplaire
L’Université Bretagne Sud présente son plan de transition écologique avec une exposition du 25 mars au 5 avril 2024. Il fait suite au bilan carbone effectué en 2021. En conjuguant intelligence collective et coopération, les actions mises en place portent déjà leurs fruits. Un exemple à suivre.
Le bilan carbone pour commencer
« On souhaite que l’Université Bretagne Sud devienne un pilier de la transition écologique en Bretagne ». Le ton est posé, mais l’ambition énoncée par Julien Sergère, responsable de la Mission Développement Durable et Responsabilité Sociétale de l’Université Bretagne Sud (UBS), est assumée. Et pour atteindre un objectif aussi ambitieux, il est préférable de mettre en place des indicateurs pour savoir d’où l’on part et où l’on veut arriver. C’est dans cette dynamique que l’UBS a réalisé en 2021 son premier bilan carbone avec un cabinet spécialisé. En clair, obtenir une photographie des émissions de GES (gaz à effet de serre) liées à l’activité universitaire.
Passée au révélateur, l’image offre un panorama large et précis: l’UBS émet 12 400 tonnes CO2e par an [NDLR:Tonne équivalent CO2 : unité de référence pour comptabiliser les émissions de gaz à effet de serre d’un produit, d’un service, d’une personne ou encore d’une entreprise]. En divisant par la communauté universitaire – 11 000 étudiants et 1 000 enseignants et personnels – on obtient un chiffre plus évocateur de 1.37 tCO2e par personne (en lien uniquement à leur activité à l’université).
Ce résultat donne une idée du chemin à parcourir. Pour mémoire, aujourd’hui, un Français émet en moyenne 9.9 tCO2e par an, et pour respecter les accords de Paris, c’est-à-dire rester en deçà d’une augmentation de 2 degrés, l’objectif est d’atteindre 2 tCO2e par personne et par an d’ici 2050.

Du bilan aux solutions
« En réalisant ce bilan carbone, nous souhaitions adosser un plan de transition aux informations ainsi révélées », précise Julien Sergère. « Ces recherches de solutions ont été des moments vraiment enthousiasmants. Nous avons organisé des ateliers avec le personnel et les étudiants pour imaginer comment réduire les émissions de GES mises en évidence par le bilan carbone. Et les participants proposaient des hypothèses beaucoup plus radicales que ce que nous avions imaginé. « Nous devons aller plus loin », entendions-nous souvent. Les gens sont prêts au changement », conclut-il.
Fruit de ces moments d’intelligence collective, l’UBS vient de présenter en mars 2024 son plan de transition, en treize points. Parmi ceux-ci, on peut noter la rénovation énergétique des bâtiments, l’arrêt de l’usage des énergies fossiles pour la production de chaleur, la prolongation de la durée de vie du matériel informatique, la proposition de formations en ligne et la promotion du covoiturage et du vélo…
Ces trois derniers points sont de véritables leviers de sobriété énergétique. En effet, la mobilité représente le premier poste d’émissions de GES de l’Université (42 % des émissions). Les déplacements des étudiants pour rentrer chez eux représentent la part la plus importante des émissions de GES de l’UBS. Auxquels s’ajoutent les transferts entre les trois campus morbihannais de l’UBS ; Vannes, Lorient et Pontivy.


Transports en commun, mobilités douces… toutes les solutions sont exploitées pour réduire les émissions de GES. (©Université Bretagne Sud. Service communication)
« Les participants proposaient des hypothèses beaucoup plus radicales que ce que nous avions imaginé »
Julien Sergère, responsable RSE de l’UBS
Des solutions collectives
Si l’usage de la voiture constitue le premier poste des émissions de GES de l’UBS, cela résulte de raisons structurelles qui dépassent son champ de compétences. Typiquement, le prix élevé du logement dans les villes de Lorient et Vannes pousse les étudiants à résider loin des facultés, et le manque de transports en commun (train, bus) le dimanche soir depuis la Bretagne du Nord (St Malo, St Brieuc, Morlaix, etc.) oblige les jeunes à revenir en voiture, alors que 60 % des étudiants scolarisés à l’UBS viennent d’un autre département. Ces sujets incitent Julien Sergère à « travailler avec tous les acteurs, partenaires possibles. Nous avons par exemple mis en place des outils de covoiturage en collaboration avec des plateformes existantes et les agglomérations. Et globalement, des solutions existent avec les acteurs locaux ». En effet, le choix de remplacer les chaudières à gaz d’une partie des facultés de Lorient par des chaudières à bois, alimentées par du bois de chauffage local (issu de tailles de haies, chutes d’arbres après les tempêtes, etc.), illustre cette démarche. « Il est très satisfaisant de constater qu’avec une telle mesure, nous divisons par trois les émissions de GES sur ce poste », détaille Julien Sergère.
Seule ombre au tableau, la partie alimentation échappe à ce plan de transition. Les accords ont été rompus entre l’UBS et le CROUS, qui gère les Restaurants Universitaires. Or, l’assiette est un véritable levier pour réduire l’empreinte carbone. Il revient donc aux autres universités de suivre cet exemple. Car si la loi oblige les universités à réaliser ce bilan carbone depuis la loi Grenelle 2 de 2012, dans les faits, peu l’ont effectué. C’est la raison pour laquelle l’UBS présente son plan de transition avec une exposition sur les campus de Lorient et Vannes pendant la Semaine étudiante de l’écologie et de la solidarité, prévue du 25 mars au 5 avril 2024.



Un gros travail de rénovation énergétique des batiments a été effectué sur le campus de Lorient. (©Université Bretagne Sud. Service communication)
Pascal GREBOVAL