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"Comment avoir un impact ?"Des entrepreneurs bretons y réfléchissent
- L’association entrepreneurs pour la planète compte 90 adhérents en Bretagne
- Dans les locaux de l’APEC, une trentaine d’entrepreneurs ont réfléchi à la notion d’impact
- Qui peut être valorisé de différentes façons
Une trentaine d’entrepreneurs étaient présents, jeudi 25 janvier 2024, dans les locaux de l’APEC, pour réfléchir à la notion d’impact, lors d’un atelier animé par l’association Entrepreneurs pour la planète.
Valoriser son impact
Comment mesurer et valoriser son impact environnemental lorsque l’on est chef d’entreprise ? C’est la grande question à laquelle ont tenté de répondre les trente chefs d’entreprises, collaborateurs et entrepreneurs engagés présents ce jeudi 25 janvier 2024, lors d’une soirée organisée par l’association Entrepreneurs pour la planète.
Entrepreneurs pour la planète est une association qui est née à Marseille en 2019 et qui fédère une communauté d’entrepreneurs engagés pour la transition écologique des entreprises. Elle compte 90 adhérents en Bretagne.
Sécuriser son modèle
Après avoir fait connaissance, les participants ont écouté plusieurs témoignages, dont celui de Tiphaine Turluche, fondatrice et dirigeante des Bottes d’Anémone, que nous avions interrogé il y a un an. Après une reconversion, cette dernière a lancé, en 2020, un nouveau modèle de fleuriste, « avec des fleurs de saison, 100 % française, zéro-gaspi et zéro-plastique ».
Une fois que son activité était bien ficelée, l’entrepreneuse s’est demandée comment sécuriser son modèle. « Je voulais m’assurer que si je tombais malade , l’entreprise garderait cette raison d’être, ces valeurs qui « drivent » nos actions ». Alors, après des heures et des heures de réflexion, la conclusion est tombée : il fallait modifier les statuts pour devenir une entreprise à mission. Chose qu’elle a faite avant de recevoir l’agrément Esus (Entreprise solidaire d’utilité sociale) quelques mois plus tard. Et comme son engagement ne s’arrêtait pas là, l’entrepreneuse a cherché à aller encore plus loin au niveau de sa mesure d’impact. « Nous avons réalisé un premier bilan carbone. Nous sommes en train de mettre en place le plan d’action ». En parallèle, Tiphaine Turluche enregistre depuis un an la provenance, la variété et surtout le kilométrage de chaque tige. Ce qui lui permet aujourd’hui de communiquer sur le fait que « sur une année complète, 75 % des tiges parcourent 150 kilomètres ». Une donnée révélatrice lorsqu’on sait que la majorité des fleurs parcourent plusieurs dizaines de milliers de kilomètres avant de se retrouver dans nos bouquets.
Les participants ont échangé sur la notion d’impact, de sa mesure avec des indicateurs, de sa communication, en notant ce à quoi ce sujet leur faisait penser.
«Les entreprises ont un rôle de prescripteur des comportements »
Alexandre Solacolu, directeur général d’Hoali
« Un engagement à 500 % »
« Il y a plein de façon de mesurer son impact », a-t-elle lancé avant de rappeler que l’important était « de voir la progression et de rester motivé, de ne pas tout faire la première année mais de s’inscrire dans un temps long ».
La parole a ensuite été donnée à Samuel Le Port, fondateur de la messagerie bretonne et écologique Treebal. C‘est la quête de sens et l’avenir de ses enfants qui ont motivé ses choix professionnels. Il a donc souhaité souligner que « l’engagement c’est à 500 %, ce qui implique de ne pas toujours distinguer le professionnel du personnel ». Il a fini par rappeler que la démarche d’impact devait s’accompagner d’une notion de souveraineté.
Des indicateurs quantifiables
Puis, Alexandre Solacolu a poursuivi le propos. Ce dernier a lancé la start’up Hoali, qui met en place diverses actions pour lever les freins aux alternatives de la bouteille en plastique à usage unique. L’une d’elles, la cartographie Gourdefriendly, recense tous les points d’eau où l’on peut remplir sa gourde. D’après lui, la réduction de l’empreinte carbone passe par l’utilisation « d’indicateurs quantifiables » qui permettent de « créer de la valeur ». Des éléments qui peuvent ensuite être valorisés dans les pratiques commerciales marketing. D’après lui, les entreprises, en plus de leurs actions internes, ont un rôle de « prescripteurs des comportements » à jouer auprès de leurs salariés et de leurs clients. Des comportements vertueux, qui peuvent ensuite être quantifiés et attribués à la réduction de l’empreinte carbone de l’entreprise.
Puis, autour d’un atelier en groupe, les participants ont mis à l’écrit ce à quoi impact et entreprenariat leur faisait penser : « Oser même si c’est imparfait, humilité, régularité, transparence sur les actions, définir un but, incarner les transitions, simplifier les discours, partager ses réussites, prendre du recul, découvrir des réseaux… » Les idées ont fusé. Une fois ces dernières mises en commun, les participants sont partis avec toutes les clefs en main, pour entreprendre pour la planète.
Adèle CHARRIER