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À Lorient, un salon pour privilégier l’achat local
- L’association Produit en Bretagne organise le premier salon de l’achat responsable breton
- plus de 500 participants sont attendus le 18 avril à Lorient
- Un coup de pouce à la relocalisation
Le 18 avril, le réseau Produit en Bretagne organise le premier Salon de l’achat responsable breton. Objectif : contribuer à relocaliser une part des achats régionaux, en privilégiant la proximité et la solidarité.
Faire jouer la préférence régionale
C’est une petite musique que le réseau Produit en Bretagne fait résonner depuis plusieurs années, lors de ses assemblées générales. Comment agir concrètement pour la relocalisation d’activités économiques en Bretagne ? En s’intéressant au poste « achats » des entreprises, par exemple. La logique est simple et s’inspire de la démarche initiée depuis 30 ans par l’association au petit phare jaune et bleu : comme les consommateurs qui sont incités à privilégier les emplettes de produits bretons, les entreprises, à leur tour, pourraient faire jouer la préférence régionale dans leurs achats professionnels.
C’est l’esprit du premier Salon de l’achat responsable breton qui se tiendra au Palais des congrès de Lorient le 18 avril. « L’objectif, c’est de développer la culture de l’achat breton, pour soutenir l’économie locale et l’emploi », plaide Bertrand Ermeneux, avocat associé du cabinet rennais Avoxa et vice-président de Produit en Bretagne en charge du B to B. Les habitués des assemblées générales annuelles de l’association pouvaient déjà participer à une découverte de produits locaux proposés par les membres en marge de l’AG. Mais cette fois, il s’agit de voir plus grand, en ouvrant largement le salon sur l’extérieur. Plus de 500 professionnels sont attendus. Avec, à la clé, l’ambition de repenser l’achat local.
« Nous sommes dans le domaine du réflexe culturel, et nous souhaitons mettre en place un indicateur pour mesurer la part d’achat breton dans les entreprises ! », affirme ainsi Bertrand Ermeneux, qui espère que cette initiative va faire bouger les lignes des services achats. Dans son cabinet d’avocats rennais, Avoxa, il a calculé que la part des achats réalisés avec des fournisseurs régionaux se situait à 25%. « Mais nous sommes partis de bien plus bas ! Nous avons épluché notre liste de fournisseurs, en regardant la localisation du siège social, le lieu de fabrication et le bilan RSE de chacun d’entre eux. Nous choisissons un achat local à compétitivité égale », résume-il.
« L’achat local est un puissant levier de transformation collective : imaginez que chaque entreprise bretonne accroisse de 10% la part bretonne de ses achats ! »
Bertrand Ermeneux, vice-président de Produit en Bretagne
Ce fut le cas pour le papier, dont le cabinet est un gros consommateur (50 feuilles par personne et par jour). Pour rester compétitif en privilégiant un fournisseur local, les process de reprographie ont été repensés, le grammage a été réduit… Et l’année prochaine, Avoxa compte s’attaquer à ses contrats d’énergie. « L’achat local est un puissant levier de transformation collective : imaginez que chaque entreprise bretonne accroisse de 10% la part bretonne de ses achats ! », se prend à rêver l’avocat rennais.
Cette démarche s’inscrit dans le droit fil de l’étude Reloc’h, réalisé en 2021, juste après la crise sanitaire, par Produit en Bretagne en partenariat avec Arkea, le Medef Bretagne et le Conseil régional de Bretagne. Selon cette étude, la relocalisation d’activités industrielles pourrait se traduire par un potentiel de création de 130 000 emplois et permettrait d’éviter l’émission de 3 millions de tonnes de gaz à effet de serre.
Des emplois à la clé
Chez Cloître Imprimeurs, à Saint-Thonan près de Landerneau, dans le Finistère, Marie-Claire Franchet a sorti sa calculette. « Nous avons à ce jour 215 fournisseurs différents. Le papier, les plaques et les encres correspond à 79% de nos achats. Sur les 21 % restants, les 2/3 sont faits en Bretagne (soit au total 14% de nos achats). Parmi les membres de PEB, nous avons actuellement 21 fournisseurs habituels », énumère la directrice marketing et communication de cette entreprise de 105 salariés et de 17 millions d’euros de chiffre d’affaires, fondée il y a 87 ans. Membre de Produit en Bretagne depuis 2003, Cloître s’inscrit dans la démarche RSE Bretagne 26000 proposée par l’association. Et depuis quelques mois, elle a nommé une responsable RSE pour piloter sa stratégie. C’est Anne-Emmanuelle Crivelli, auparavant conseillère print dans l’entreprise, qui a pris cette responsabilité. Avec à la clé, la mise en place d’un comité RSE, d’une batterie d’indicateurs de suivi et la publication d’un rapport annuel qui comprend 35 engagements.
C’est donc tout naturellement que Cloître participera à ce salon le 18 avril, en tant qu’exposant. « Nous le faisons par fidélité à Produit en Bretagne, bien sûr, mais au-delà, ce salon présente un réel intérêt pour nous. Nous y allons pour pouvoir partager et rencontrer des acheteurs, des directeurs généraux, pour leur faire découvrir notre offre et nos savoir-faire en matière de réalisation de documents. On attend de voir quelles sont les attentes des acheteurs et des dirigeants bretons, notamment ceux des collectivités territoriales », confie Marie-Claire Franchet. De quoi, espère-t-elle, contribuer à se faire référencer davantage auprès des prescripteurs bretons, dans une logique de circuit court.
X.D.