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Serre bioclimatique : cultiver des légumes toute l'année sans énergie fossile

  
 
  • Depuis 2020, Sascha Happé, basé à peillac, commercialise des serres bioclimatiques
 
  • elles permettent de cultiver toute l’année sans energie fossile
 
  • la géothermie est utilsée pour chauffer le sol
 
 
 

Grâce à sa serre bioclimatique semi-enterrée, Sascha Happé cultive des légumes toute l’année en Bretagne, sans utiliser la moindre énergie fossile, grâce à la géothermie. Un concept importé des Etats-unis qu’il commercialise à présent à travers l’Europe, grâce à son entreprise Greenhouse in the snow Europe

Grâce à la géothermie 

Sascha Happé, ce Néerlandais de 48 ans, installé à Peillac (Morbihan) depuis 2017, a conçu une serre bioclimatique semi-enterrée dans son jardin.

L’ouvrage, qui mesure 14 mètres de long et 5,20 mètres de large, fonctionne grâce à la géothermie. ‘La serre est semi-enterrée, ce qui permet de capter la chaleur du sol pour la restituer dans la serre ». Ainsi même lorsque la température chute en hiver, dans la serre elle se maintient toujours entre 5°C et 10°C. Elle ne descend jamais en dessous de 0°C, donc rien ne gèle », affirme Sascha. L’entrée s’effectue par un sas pour conserver au maximum la chaleur à l’intérieur de la serre. Puis, grâce à l’isolation, aux vitres en polycarbonate, à l’architecture de la serre, tous les paramètres sont optimisés pour que la chaleur rentre, mais qu’elle ne ressorte pas. Seule la ventilation nécessite une source d’énergie, alimentée ici, par des panneaux solaires. 

La serre bioclimatique de Sascha Happé mesure 14 mètres de long.
Des citrons poussent en février dans la serre de Sascha Happé.

 Des citrons et des poivrons en février

C’est ainsi qu’en plein mois de février, les premiers poivrons pointent le bout de leur nez, alors que les citrons sont déjà bien jaunes. « Les tomates et concombres ne devraient pas tarder non plus », espère Sascha. La serre héberge aussi un avocatier et des cultures exotiques comme le gingembre. « Le grand avantage, c’est l’allongement des saisons. On effectue les semences dès janvier », explique Sascha, qui s’est lancé dans ce projet pour tendre vers l’autonomie, par conscience écologique. « Je participe à la transition énergétique, car je n’utilise aucune énergie fossile, tout en respectant l’environnement ». 

« La serre fonctionne grâce à la géothermie. Elle est semi-enterrée, ce qui permet de capter la chaleur du sol pour la restituer dans la serre »

Sascha Happé, fondateur de Greenhouse in the snow Europe

Sascha cultive des légumes d'été même en hiver et des plantes exotiques dans sa serre.

Des serres sur-mesure

 C’est lors d’un séjour aux Etats-Unis que Sasha Happé a découvert le fonctionnement des serres bioclimatiques. « Je suis tombé sur le modèle de la serre Greenhouse in the Snow, inventé par Russ Finch dans le Nebraska et j’ai trouvé ça génial. Là-bas, les hivers sont très rudes. Certaines serres fonctionnent très bien alors que la température extérieure est de -15 à -20 °C », se souvient-il. 

 Fasciné par ce fonctionnement, Sascha Happé a décidé d’importer ce concept en Europe. En 2020, en plein covid, il a créé son entreprise Greenhouse in the snow Europe. À présent, Sascha commercialise ses « maisons vertes » à travers le continent européen. « Les serres sont faites sur-mesure, assemblées par modules de deux mètres – avec un minimum de 6 mètres et une longueur maximale de 36 mètres ». Les serres sont vendues en kit mais peuvent aussi être montées par Sascha lorsque les commandes sont passées en Bretagne. Il faut compter à partir de 650 euros hors taxe le mètre linéaire (kit de base avec structure métallique, plaques polycarbonate, visserie et guide d’installation), soit 4680 euros pour la plus petite taille.

 

Aligné sur ses convictions écologiques

C’est dans son atelier à l’entrée de Peillac (Morbihan) que Sascha confectionne les serres. « J’utilise du bois, des plaques de polycarbonate pour les vitres, des panneaux sandwich pour l’arrière, et la structure est faite en métal galvanisé pour durer dans le temps », indique l’artisan, qui s’efforce toujours de prioriser le local dans ses choix de matériaux. 

Malgré son passé d’ingénieur mécanique, Sascha aime travailler de ses mains. Ce qu’il n’a pas toujours fait puisqu’avant de s’installer en France avec sa femme et ses deux filles, Sascha dirigeait le service après-vente d’une entreprise à Singapour. « Après avoir vu la vie artificielle là-bas, j’avais envie de créer une entreprise qui ait un sens, aligné avec mes convictions écologiques. Prendre soin de la planète pour que nos enfants aient une belle vie », conclut-il. 

Les côtés de la serre de Sascha sont en bois.

  Vous voulez en savoir plus sur les alternatives énergétiques, retrouvez notre article sur le réseau de chaleur urbain.

Adèle CHARRIER

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